• Chaque fois que je reviens de France, c'est la même chose. Un zétat d'âme étrange. Une sorte de flottement dans ma conviction que jamais je ne retournerai vivre en Gaulerie.
    Parce que si demain on m'offrait de venir bosser en Gaule, ben j'hésiterai gravement. J'aime le Canada, qui m'apporte régulièrement ma dose de bonheur et me conforte dans l'idée que ma décision de partir fut la bonne.
    Mais les paysages de France me manquent. La variété de nourriture me manque. La conception de ce qu'est le vin me manque.

    Et je vacille.
    Mais dans deux jours, tout rentrera dans l'ordre.


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  • J'aime être à Paris. Je sais c'est cliché, mais passer 2-3 jours dans cette ville est magique.

    Pensées en vrac :
    quand j'ai pris mon billet Pau-Paris, j'avais le choix d'Orly ou de CDG. J'ai pris Orly parce que je ne connaissais pas. Choix simple.

    Au resto, il y avait un couple qui discutait art, et la fille n'était pas vraiment belle. Mais quand elle souriait, elle montrait des dents énormes, solides, généreuses, prêtes à mordre pour montrer combien cette fille était prête à donner.

    Quand je marche dans Paris, je crois croiser 10 fois Mounch, ou Fang, ou CodexMystery. (les 3 bloggs que je sais être à Paris.). J'imagine croiser un groupe de jeunes, et l'un d'entre eux appeller "Fang !". Alors je regarderais bien, pour tenter de reconnaître cette fille qui ne met que des morceaux d'elle en photo, voir ses doigts si je reconnais les bagues...
    Ou bien Mounch, avec ses cheveux noirs bouclés, et une bouche que j'imagine prête à rire.
    Et à chaque femme en tailleur je me demande si je ne suis pas Codex, que j'imagine toujours en tailleur, avec une mallette à roulette, courant partout.
    Quand je marche dans n'importe quelle autre ville de France, je me mind pour ne pas répondre si on m'appelle un jour par mon nom. (pas ReveK... le vrai, bien sûr). Parce que je ne veux connaître personne. Etre et rester un inconnu, un étranger qui passe. J'aime cette sensation !


    Dans l'hôtel, il y a une connection wi-fi gratos. Alors maintenant que je suis revenu de manger (excellent "chez Charles-Victor", rue Brézin, 14ieme, proche de l'avenue du général Leclerc), je reblogg, en regardant l'immeuble en face de ma chambre, de l'autre côté de la voix ferrée. Il est minuit moins dix et pleins de pièces sont encore allumée. Je vois juste une télé allumée. Pour le reste, y'a un mec (?) qui lit sur son pieu, un poster de Ferrari rouge au mur, un gars vide un sac de voyage, un autre est au balcon, à (me?) regarder, et dans les autres je ne vois pas. J'imagine des gens qui lisent, et dans le noir des couples qui s'aiment doucement.
    Demain tout s'arrête.

    Et je n'ai pas sommeil.


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  • Lundi 17h07.
    Fin de la mission secrète qui ne l'était plus.
    Fin de la mission tout court d'un peu plus d'une semaine en France.
    Fin de ce voyage.

    Je suis fatigué, j'ai hâte de rentrer. En même temps, je goûte cette solitude avec joie. Mon collègue vient de partir pour prendre son avion vers Franckfort, via Lyon. Moi j'ai deux heures à tuer ici, avant de prendre mon avion à destination de Paris.
    (je viens de me trouver un réseau sans fils de l'aéroport de Pau... je vais mettre à jour mon blogg. – mise à jour faite ! 3 jours d'un coup, lol)
    Je suis devant ma Perlforth Brune vide, dans ce bar « Le Cockpit » éclairé de néons bleus qui me rappellent, va savoir pourquoi, « Vol de nuit » de St Ex.

    Par la fenêtre, je vois la piste, le soleil qui se couche, mais pas les Pyrénées.

    Le spectacle de ces montagnes était bien sûr magnifique, avec ses pics couverts de neige, et cette température douce à Pau.

    Tiens ! Un Transal vient de larguer une quinzaine de paras sur le bord de la piste... Ils ont sautés trop bas, descendent trop vite et trop droit  pour être autre chose que des soldats... Je me rappelle de ce commentaire sur mon blogg : « Sauter avec les Pyrénées en fond, c'est quelque chose. » J'imagine.
    Moi, pendant tout le temps du dîner, je regardais les montagnes, en imaginant le spectacle. Les mecs parlaient de production, de ci, de ça, moi je n'étais plus là. Je me mesurais à l'espace et la grandeur de ces montagnes.

    En tous cas, les filles du Sud sont belles : brunes, minces, des yeux  clairs immenses... et un accent délicieux.


    Il y a un couple à côté de moi. Elle, quand elle parle, on dirait Simone Signoret. Une voix cassée, rauque. Lui aussi à une voix cassée, mais une voix qui ne lui va pas. Une voix trop vieille pour son visage.
    Samedi soir, il y avait deux couples dans le resto où j'ai mangé des fruits de mer. Un qui parlait en allemand (alors que les deux parlaient très bien le français, j'ai pu m'en rendre compte aux questions qu'ils ont posées au serveur), et l'autre, tout à côté de moi.
    Ceux là ont commencé par se raconter leur vie passée. Se remémorer des anecdotes. Pas juste une ! Une dizaine... J'ai trouvé ça étrange de vivre à deux dans le passé, comme si le présent n'importait plus.
    Puis ils ont commencé de parler de voitures, de vitesse, de radars, etc, comme s'ils ne se connaissaient pas. A un moment, l'homme à dit à la femme « Il ne me reste qu'un point sur mon permis, alors le prochain PV blablabla. » J'ai trouvé étrange que la femme rit. Est-ce qu'elle ne le savait pas ? Ils étaient mariés, avaient des enfants, et ils sortaient sans eux.

    Bon. Je vais lire un peu, ou rêvasser.
    Ce soir : Paris.
    Demain : Toronto, puis Montréal.

    Pas de cryptage, cette fois, je suis en live J


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    Dimanche, 22h51

    Superbe route entre Agd*e et T*rbes !
    Des gorges nimbées de brouillard, de la roche, du buis, de la terre ocre voire rouge, sous la pluie. J'aurais aimé pouvoir m'arrêter cent fois.
    A midi, j'ai déjeuné (presque) seul, dans un routier. Presque parce que vers la fin du repas, au dessert, des cheveux sont venus me caresser l'épaule. Ceux que j'avais cru pouvoir oublier.
    Je l'avais oubliée, mon fantôme, ma goule de vie.
    Pour un instant, elle est revenue flotter autour de moi, comme hier sur la plage quand je voulais goûter une peau autre que la mienne et que je ne l'avais pas reconnue. (je n'avais pas voulu écouter le vent et les vagues me hurler son nom.)

    Le reste de la journée c'est passée avec elle à mes côtés, tantôt silencieuse, tantôt à me dire un mot ou deux, ou me caresser la joue.


    *** END PGP DECRYPTED/VERIFIED MESSAGE ***


    Je rajoute que la chambre, à T*arbes, était sous les toits. Monté sur la table de nuit, j'ai passé la tête par la fenêtre ouverte pour goûter la nuit, la humer "comme un loup", avait-elle dit un jour.
    J'ai dormis dans une chambre chaude, dans des draps délicieusement lourds, la tête sous cette lucarne ouverte sur la nuit, le frais, les étoiles.



    (C'est (elle) quand même venue se glisser un instant à mes côtés, ses doigts glacés sur mes côtes ou sur ma poitrine.)


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    Agde est une ville sale.
    Agde est une ville qui n'est pas intéressante
    Passe encore qu'elle fasse vieille... elle est vieille.
    Passe encore qu'elle soit morte... c'est la morte saison.
    Mais j'ai marché dans les rues d'une vieille ville que je ne connaissais pas, avec une rare aversion.
    Avisant un panneau " Circuit touristique ", j'ai suivi la flèche. Deux rues plus tard, j'étais perdu. Il n'y avait plus de flèche " circuit touristique ". En tournant dans la ville, j'ai remarqué qu'il en manquait 2 sur 3, de ces flèches !
    Agde est donc si mal entrenue ?

    En marchant dans les rues, difficile d'apprécier et de goûter à la vieille architecture. Les rues sont couvertes de déjections canines. Et c'est sans compter les odeurs de pisse (pas toujours canine), qui vous montent au nez.
    Si vous ajoutez à ça l'image d'une ville morte, aux devantures des restaurants, hôtels, boulangeries ( !) fermées... (pas toutes jusqu'à la prochaine saison...)
    Avec mes talons de bottes qui claquaient sure les dalles, j'avais l'impression de m'être retrouvé au Moyen Age, sorte de voyageur errant, après une épidémie de peste.

    Alors j'ai pris la voiture pour allez à Sète, car selon la carte, la route longe la plage. J'aurais du commencer par ça plutôt que de tenter d'éviter de me beurrer les pieds de merde.
    J'ai résisté à la tentation de ramasser les douze millions cinq cent quarante quatre mille six cent vingt deux coquillages que je voyais. J'ai pris le premier qui m'est tombé sous les yeux.
    J'ai mis les mains dans l'eau et j'ai eu les mains poisseuses de la Méditerranée. J'ai goûter cette mer et j'ai regretté de ne pas goûter ce sel sur une peau amie. Je l'ai écoutée, comme si je la connaissais depuis longtemps et qu'elle me racontait les histoires de voyages, de pirates, d'aventures et d'îles de ma jeunesse.

    Sète m'a paru aussi mort que Agde, mais au moins il y avait des néons de couleur pour maquiller la mort. Si prochaine fois il y a, j'irais à Sète.


    Chaque ville a sa personnalité. Paris est une putain sans âge qui se donne au premier venu, mais il en a pour son argent.
    Lyon est une pute de luxe qui n'offre rien qu'une façade trop lourdement fardée. le client est volé.
    Agde, elle, est vieille et morte. Et elle pue.


    Et maintenant, dans cette chambre d'hôtel froide malgré le radiateur à fond, Cure en sourdine sur mon portable, je tape ce texte. Qui sait quand il sera mis sur mon blogg. La journée n'a pas été complètement perdue.

    Et puis j'ai vu une biche, sur un chemin bordé de chênes verts. J'aime voir des animaux. (sauf ce chat vu à Agde qui ne m'a même pas adressé un regard...Cette ville décidément !).

    J'ai vu une biche, des montagnes, de gorges, la garrigue. Tout n'a pas été perdu. J'ai trop froid dans cette ville, dans cette chambre.
    Je dois lutter pour protéger mon coeur.


    *** END PGP DECRYPTED/VERIFIED MESSAGE ***


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