• A Dorval, passage devant la boutique Duty-Free. Une femme fait gouter un Whisky de Glenfiddich. On parle un peu. Nouvelle technique de séchage du malt à la tourbe... fumé. Le goût de fumée est présent, certes, il reste environ une dizaine de minutes sur ma langue, certes, masi je préfère les whisky des îles. Islay en tête.
    Puis je remplis la paperasserie US pour le visa et ce que je rentre. Une femme avec sa petite gamine cherche un stylot. Je m'adresse à elle en anglais, elle me regarde avec des yeux ronds. Okay... Française (de France). je lui prête un stylot. J'ai remarqué qu'elle était jeune, c'est tout. Je suis seul à partir cette fois (pas de collègue). Et j'ai encore ce gout de whisky sur la langue...
    Je passe la douane, la fouille. Je capte le regard de certains qui me regarde enlever ma ceinture, ma montre, et tout ce que mes poches contiennent. Visiblement... c'est la première fois pour eux. Alors comme moi auparavant, ils regardenet pour ne pas avoir l'air "bête" en arrivant. Je suis détaché de la situation. Calme. C'est si rare qu'il faut que je le dise. J'ai l'impression d'être anonyme, ici. Pourtant les Zaméricains ont maintenant l'empreinte de mon index gauche, droit, et ma face en digitale. Mais j'ai la conviction que si je mourrais, à cet instant... la boucle serait bouclée. Une boucle...
    Je me rhabille, mets les écouteurs, et... apesanteur ! Je me dirige en flottant au milieu des "perdus" qui cherchent la porte d'embarquement, serrant leur bagage comme leur bien le plus précieux. Je marche seul, à côté du tapis roulant, je me sens grand, unique. Seul. Heureux. Les hauts-parleurs répètent que pour des conditions de sécurité il ne faut pas lâcher ses bagages. La musique couvre le son. Je suis bien.
    J'identifie la porte, puis reviens sur mes pas. J'ai identifié un resto qui sert de la bière.
    (J'ai mis une photo de ce que j'avais en face de moi dans la section photo)

    Décollage. J'ai un asiatique à mes côté. Un vieux. Il serre d'une main l'accoudoir. En m'asseyant, je lui ai dit bonjour. Pour la seule raison de me sentir dire bonjour le premier. D'habitude... on dirait que je ne pense pas à dire bonjour. Toutes mes barrières et boucliers sont levés, le signal "Protection" sur "ON" clignotant. Mais là... aujourd'hui... c'est différent.
    Je tente d'échanger deux trois mots en anglais, mais... il semble ne pas comprendre. Okay. Musique. Lecture. (puis le traditionnel 1/3 de Coke avec Bretzels)
    Après l'atterrissage, mon voisin me demande si on est arrivé à San Francisco. En français. "Euh... pas vraiment. C'est Philadelphia, ici". "Ah bon. Je reste dans l'avion, alors.". "Euh... non plus. Vous allez changer d'avion. Donc il faut sortir...". Le pauvre me remercie. Je dis le pauvre, car je me rends compte qu'il se sent perdu. Je lui souris. Je me sens encore si bien... Je me rend compte aussi que par défaut, j'adopte l'anglais dans les aéroports. La française, lui... Bizarre. Ca m'a fait rappeller qu'à Paris aussi, dans le métro, les premiers mots sortaient en anglais.

    A Philadelphie, j'écris sur une feuille les mots si dessus...
    Je me suis baladé, toujours au son de "Astral Projection", puis je m'assois sur un siège, face à une grande baie vitrée, les pieds sur la radiateur. à l'autre bout du banc, un gars est assis exactement comme moi. Puis il sort son CD-Player. il me regarde, on se sourit. On a le même...
    Derrière la piste, une autoroute. Le ciel est gris, tout me semble gris, et les seules couleurs visibles sont les lumières rouges qui clignotent, le orange vif des cônes de signalisation, et les bandes de marquage jaune tournesol.

    A Cincinnati, le taxi, la même route que je commence de reconnaître. Le ciel est gris perle, et les arbres dénudés se découpent, noirs, sur ce fond clair. La ville apparait brusquement, dans une cuvette. Le fleuve qui sépare l'Ohio du Tenessee crée une brume que les odeurs d'hydrocarbures en cours de rafinage sature.
    Hotel. Chambre vide, propre. La solitude.



    Bon. Suite des aventures un peu plus tard... Je retourne bosser un coup. Be good !


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  • Dans mon sac, "Voyage au centre de la terre", de Jules, car j,aime bien de temps en temps replonger dans un monde plus simple, avec de vraies valeurs, et des objectifs nobles. Et puis, une petite dose de "savants fous" n'a jamais fait de mal ;)
    J'ai aussi le dernier de Forsyth, "Le Vengeur". Ca promet d'être excellent, comme d'hab. J'ai hésité aussi à prendre "La démission de Montalbano", de Camilleri, mais j'ai pensé que je ne partais pas pour une semaine, juste un jour et demi ;)
    J'ai aussi la musique. 4 CD "full MP3", qui vont des premiers Tangerine Dream (de 70 à 80 : le meilleur), de la Trance-Goa-Psy... enfin, un truc que quand on marche avec ça dans des couloirs d'aéroport... on flotte en apesanteur..., puis un peu de Motorhead (au cas où on me prenne la tête) et du Ali Farka Touré (au cas où je me sente l'âme d'un bluesman).
    Et puis... j'ai aussi l'appareil numérique du bureau, si je vois quelque chose de "beau".

    Conclusion de la chose : on a peine à croire que je pars VRAIMENT en voyage d'affaire.

    Je suis fébrile. J'ai hâte de goûter à tout : repas dans l'aéroport (avec une bière bien froide), attente, observation des gens, lecture, musique, bretzels (lol), et cette impression de légèreté quand on quitte le sol...

    Bon. J'y vais. A lundi... je tacherais de poster même si j'ai du travail ;)


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  • Les américains (ceux qui vivent dans ce beau pays nommé Etats-Zunis d'Amérique, me découragent. (Car j'ai décidé d'arrêter de dire "me fatigue", car je me sens des fois... bien fatigué.)
    Donc ils me découragent.
    Par leur niaiserie profonde, leurs enfantillages, leur gamineries, et leur façon pataude de tenter de nous faire la leçon au travers de leur cinéma.
    Car j'ai vu ce w.e. Spiderman2. Que voulez-vous, en tant qu'homme marié, j'ai des concessions à faire... Je vais voir Spiderman, ma moitié m'accompagne voir X-MEN :)

    Donc S2. Meilleur quand même que le 1, mais de la philosophie "à deux balles" à pleurer. Du genre une petite vieille tremblante de vieillesse qui dit les yeux tout humides à Spiderman (en civil) qui doute... bien sûr, sur sa condition de super héros "On est tous des héros... au fond de nous... pour quelqu'un..." et blablabla.

    Alors moi, aux ricains, je leur dis "Soyez donc des héros en ratifiant Kyoto, bande de singes !".
    25 % des gaz à effet de serre viennent de votre pays. Vos centrales sont encore au charbon. Et entre autre, la combustion du charbon génère du mercure, qui retombe sous forme de pluies acides... au Canada.
    Mais certains états commencent de mettre en place des lois pour protéger un peu l'environnement. Le plus drole (?!), c'est que ces lois vont tellement plus loin que les requis de Kyoto...
    Mais ces choses ne viennent pas du sénat, mais des états. Très différent, politiquement.
    J'écoutais ce matin que le bilan écologique des dernières années aux US est catastrophique.

    Les américains n'ont pas seulement du gras autour du ventre, des cuisses, mollet, poitrine, bras, menton... le cerveau aussi est atteint.

    Alors le héros en chacun de nous, peut être. Mais pas en chacun de nous tous !


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  • Et oui, j'ai encore réussi à négocier une petite virée à Cincinnati. C'est pas vraiment pour l'endroit, car à part l'avion, le taxi, et l'hotel, je ne vois rien de la "vraie vie" là bas. Mais au moins, pour un jour et demi, je ne suis pas au bureau.
    Alors demain pm, je revole ! Mais cette fois-ci, j'aurais de la musique, et deux bouquins. Just in case, you know, one is boring...

    J'ai hâte...
    De retour lundi, car pas de blogg le w.e., de la maison.

    Alors soyez sage ;)

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