• p-

    p- comme : papa, pourquoi avoir permis que cette putain empoisonne ton petit garçon ?
    (Bien sûr, par putain je parle de sa mère, ta femme, mais pas au sens premier du terme.)

    Pourquoi n'avoir rien fait, rien dit, fermé les yeux, ouvert les mains, pendant que les choses se distillaient devant toi ? Avais-tu si peur de ta responsabilité ?
    Avais-tu si peur de la solitude ?
    Avais-tu si peur d'être différent ?
    De faire ce qui à l'époque ne se faisait pas... divorcer, te séparer ?


    Maintenant, je le vois ce petit garçon. Tout le temps, il est dans ma tête. Enfin quand je dis tout le temps... je mens.
    Parce que quand le petit garçon ne trébuche pas sur la vie, il ne cogne pas dans ma tête.
    Quand le ciel brille c'est une poignée de sucre d'orge cet enfant !

    Mais quand les oiseaux hurlent leurs chants, quand le soleil lui gerce la peau, quand les routes lui labourent le ventre tout est si différent !
    Il me change de couronne ! (et ça je n'aime pas, ... ça me fait mal)
    Il me tourne le dos, il me regarde au travers de lunettes de soleil, il se fait prison, muet, solitaire, sauvage comme un animal blessé qui saigne et qui part se cacher dans le bois pour lécher ses plaies.
    Il m'accuse de tous les maux.
    Je deviens Sa haine. Son instrument.
    Et je le coupe. Et son sang sort. Sa douleur à tout à coup un nom, une forme, et laisse une cicatrice croûtée sur un doigt, un avant bras, une joue.
    (Je le coupe dans sa tête, parce qu'un Guetteur ne peut plus faire ces choses là. Moi, la fille du Roi du Sud je le sais bien)


    Tu regrettes, « papa » ?
    Moi aussi. Tu es de toutes façons seul...
    Moi aussi. Le petit enfant est mort depuis si longtemps...
    Moi aussi. Je ne suis qu'une image créée dans un cerveau malade, alimentant par mon sang vos yeux et pour un instant vos pensées. (...pour un instant seulement. Le temps d'une étoile...)

    Ne m'en veuillez pas. Ce n'est pas de la haine, lecteur. Juste un accès de rage : je ne sais pas comment faire pour m'arracher le cœur.



    Bérénice


  • Commentaires

    1
    Cosmic Dancer
    Jeudi 2 Mars 2006 à 21:10
    Ex-fan des sixties
    petite baby doll, comme tu dansais bien le rock'n'roll. L'enfant en soi ne meurt jamais, qu'avec le vieux ou l'autre quand c'est l'heure.
    2
    Bérénice
    Jeudi 2 Mars 2006 à 21:47
    l'enfant
    L'histoire est un peu compliquée, en ce sens que le "petit garçon" ce n'est pas moi, et qu'il n'est pas vraiment mort. Il faudrait tout relire depuis le début de "La cheveluer", si tu en as le courage. Merci quand même de me mettre cette chanson du "maître" dans la tête. Elle est la bienvenue en ce moment, car j'aurais plutôt "c'est moi qui t'es suicidé, mon amour" en boucle, tu vois ;)
    3
    Jeudi 2 Mars 2006 à 21:51
    Quoi
    d'notre amour feu n'resterait que des cendres ? Tssss... Dieu est un fumeur de Havane, j'aimerais te garder toute ma vie... Mais surtout Le soleil est rare et le bonheur aussi, mais tout s'ouvre au bras de Melody, les murs d'enceinte des labyrinthes s'ouvrent sur l'infini... Je sais, c'est con, et je n'ai pas suivi l'histoire... Je devrais me taire et te laisser écouter une chanson douce que me chantait ma maman en suçant mon pouce, même si ça n'aurait jamais été vrai :)
    4
    Bérénice
    Vendredi 3 Mars 2006 à 15:42
    Je t'aime et je crains, de m'égarer
    Non ce n'est pas con, non il ne faut pas se taire. Surtout pas ! J'ai trop besoin de musique... A bientôt sur la lune... (ça me fait penser à Tykho Moon, lol)
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