• j-

    je (me, j', moi, ...)

    Ai mal.Souffre.
    Sans savoir pourquoi.
    Sans savoir comment enlever cette chose qui tord le dedans et angoisse.
    Sens comme si mes jambes étaient creuses. Mes bras aussi.
    Sens ma tête, elle aussi, toute vide.

    Tourne, étourdie.

    Relis certains de mes textes. Certains sont lourds, mais aime ça. Enfin ça ne dérange pas. D'autres sont plutôt ratés. Ai un peu honte, car ils furent écrit trop vite. Sans réfléchir. Enfin sans VRAIMENT réfléchir.

    Et là, pour j-, supprime des mots. Pour voir. C'est drôle, vous ne trouvez pas ? On dirait que dicte des ordres. (Non ! Pas dictent les ordres... ! souvenez-vous !)

    Et brusquement en ai marre d'être tapie dans des pensées, des sentiments, des rêves. Ressortir comme une noyée. Attirer comme une princesse morte jeune, sur son lit de menthe et de fleurs.
    Voudrais sortir et prendre forme comme un dessin. Mais non. Juste des mots.

    L'enfant est cruel : il joue avec. Suis une poupée dans son âme. Une fleur fânée. Une vieille plaie. Une vieille femme, bientôt, quand il sera un vieil homme.
    Aurais eu comme premier nom Sophie, avec son tablier bleu nuit à petits pois blancs, et qui récitait les poésies debout en effectuant une "rotation autour de son axe principal", les deux pieds bien collés. Et déjà de la haine, du dégoût. A 5 ans.Puis Pascale. Pareil. Plus vieux.
    Puis Christelle. Pire. L'enfant priait pour que la balle perdue de Kessel lui frappe le front et ravage son visage. Et que son sang salisse son corsage blanc, ses seins, et la tue.
    Puis Aline. Floue, jalousée comme un premier amour. Avec son prénom gravé partout. Et sa présence comme une bouée sous les mains d'un naufragé. La musique aidait, mais plus assez.
    Puis Valérie. La grande. La belle. La parfaite.
    Celle qui initia.
    Celle qui consola.
    Celle qui caressa.
    Celle qui aima.
    Celle qui avala, doigt par doigt, et qui digéra.
    Qui mordit pour arracher des morceaux de vie gangrenés pour faire naître du soleil derrière les yeux de pluie et un sourire sur des joues coupées.
    Qui passa sa main sur ses nerfs pour calmer et faire naître un frisson.
    Celle qui à force de soigner tua. Amputa. Coupa.
    N'importe comment, dans le désordre. Enfin pas vraiment n'importe comment. Avec précision.
    A la demande.
    C'est là la clé : à la demande.

    Souffre. Ai mal au fond de moi.
    Et le temps n'aidera pas. Ai transcendé le Temps, dirait-on. Eternelle...
    Merveilleux présent, vous ne trouvez pas ? Merveilleuse punition, ne l'oubliez pas.

    Ne l'oubliez pas.





    Ne m'oubliez pas.


    Bérénice


  • Commentaires

    1
    FJ
    Mardi 20 Septembre 2005 à 07:47
    ...
    ...
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