• g-

    Gouttes.. .  .

    Couchée sur le dos, attachée, la bouche ouverte pour un cri continue et muet, une goutte de plus me fait tousser. Je crache, j'explose ma bouche en un nuage de sang. Et je retombe, couchée, attachée, la bouche ouverte pour un cri continue et muet.

    Une goutte... deux gouttes...

    1- un enfant puni, couché entre deux bancs par sa mère, qui pleure "Liberame, mama, por favor liberame...".
    Mes pensées explosent, mes yeux ne voient tout à coup plus ce stade, cette famille latino devant moi...
    Je ne vois plus rien que du noir. Je ne sens plus rien que les senteurs emmêlées d'un placard de cuisine - l'odeur poussièreuse du sucre dépasse les autres... Et une voix, très loin, très basse, un reniflement d'enfant à l'enfance déja morte, qui demande pardon, et demande qu'on le libère de ce placard. C'est ma voix.
    C'est ma voix.
    Mais je ne sais pas pourquoi...

    2- On m'a encore éclaté le coeur à coups de talons sur le bord d'un trotoir, parce qu'on pensait qu'il était plein de pus.
    Alors on l'a tapé, et tapé, et tapé, et tapé.
    Puis une fois terminé, je suis devenu le petit garçon. Celui dont j'ai déja parlée. Celui qui hurle chez le docteur. Celui qui hurle parce qu'on veut le tuer dans son lit. Celui qui hurle parce qu'il est en vie et qu'il ne sait pas quoi faire.
    Et le petit garçon a regardé la purée de coeur sur le trotoir. Il n'avait pas envie de le ramasser mais la vie l'exigeait. Il l'a remodelé tant bien que mal, et à bien cherché les traces de pus.


    ...Et devinez quoi ?


    Bérénice


  • Commentaires

    1
    macolline
    Mardi 12 Juillet 2005 à 21:38
    ...
    (oui, je sais, on a vu plus constructif)
    2
    Bérénice
    Jeudi 14 Juillet 2005 à 16:30
    ...
    Bisou quand même ;)
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