Ca commence ! Une semaine sans avoir écrit dans le blog. Il faut dire à ma décharge que je fais ça du boulot, et qu'en ce moment... c'est justement pas le travail qui manque. Entre ce fournisseur qu'il faut "fouetter" pour qu'il avance droit, les visites aux compagnies pour préparer le plan "B" (se débarrasser du fournisseur sus-cité), la qualité à manager...

Depuis quelques temps, je me suis remis au basket sur l'heure de lunch. Une activité très Nord Américaine... un panneau, un ballon, et des gars qui lance un ballon. Comme dans les films ;)
C'est assez hallucinant, l'Amérique (du Nord). En France, on voit les films ricains, on a une idée de leur mode de vie, mais... quand on se met à vivre au milieu d'eux, on se croit DANS un film : les gens qui le matin ont tous leur tasse de café : qu'ils attendent le bus, qu'ils marchent dans la rue, qu'ils conduisent leur voiture : ils ont une tasse en main. Un café assez odorant, mais au goût détestable, une espèce d'eau teintée de brun.
Mais beaucoup de gens ont leur tasse. Et sur la tasse, on affiche la compagnie pour laquelle on travaille, ou son équipe de Hockey préférée, ou n'importe quoi d'autre.
Je me demande si les touristes ont le temps de remarquer tous ces petits détails de la vie quotidienne. Je ne crois pas. A moins qu'ils prennent les transports en commun aux heures de pointes (mais pourquoi se lever si tôt, et surtout pour aller où, à 6 h du mat'?)
A midi, et dès les beaux jours (soit vers la mi-mai), tout le monde se précipite sur les pelouses. Car ici, luxe suprême, on peut marcher sur les pelouses ! Donc à midi, tous les employés avec leur petit sac à lunch sont s'asseoir sur le moindre petit carré d'herbe, ou muret, pour prendre le soleil. Il faut dire que l'hiver est tellement long...
Je n'ai, en passant, jamais vu des gens détester autant la neige que les Canadiens ! La première année, avec ma femme, on ne comprenait pas. A Lyon, de la neige, y'en n'a pas, ou presque.
La deuxième année, on ne se souvenait plus très bien.
Maintenant... on attend l'hiver en se repassant en mémoire tous els trucs qu'il nous faut : Le manteau peut-il encore faire une année ? Ai-je eu froid l'année dernière ? Si oui, prévoir un autre manteau, ou une autre couche...
Les gants ? Encore étanches au vent, la glace, la pluie verglaçante et la neige ?
Les bottes ? Les chaussettes, le chapeau, bonnet, tuque, ce que vous voulez...
Et on se prépare mentalement. Et avec le soleil qu'il fait aujourd'hui, pensez à ça c'est comme faire preuve d'anachronisme... Les jours froids et morts ne viendront jamais. Il fait trop beau, trop chaud ! Comment pourra t-on encore descendre à -30, ou -40 ?
Le plus drôle, c'est qu'à -30 (plus froid que dans votre congélateur, songez-y), on se demande comment en été il peut faire si chaud...
Le Canada est un pays d'extrèmes. J'aime ça, car je me sens vivant alors. Et je l'ai déjà écris, mais... c'est si important de se sentir vivant !

Vendredi, donc. 5h42 h. locale. Je vais finir la journée en ville. Les rues seront pleines de monde, la temp. fraiche, mais sans plus, et l'air chargé des odeurs de pluie de la veille, des feuilles tombées à terre, des arbres, du vent...
Bref ! Un régal.

Je me casse.

Je viens de revoir la vidéo de Kaada "No you don't". (http://www.ipecac.com/videos.php)

Quelque part, cette vidéo me donne froid dans le dos...
(le reste de l'album, par contre, m'a déçu)

Et puis, si toi, lecteur, aime l'électronique sautée, avec des loops de fou et des layers de débile... regarde aussi la vidéo de KID606 (même site).
(Le reste de l'album, ici, est excellent !)

L'automne est dans l'air. Sur mon heure de lunch, je suis comme d'habitude sortit pour faire un tour. L'air devient frais, pétillant, brillant. La lumière est dorée.
Comme à chaque fois en cette période de l'année, j'ai envie de partir. Quitter cette vie, cette routine, cet horizon qui pourtant ici, sur ce continent, est vaste.
Je sens l'automne qui s'avance, comme une fumée froide qui peu à peu va s'enrouler autour de moi, jusqu'à tenter de m'étouffer. Alors pour survivre, il me faudra ouvrir la bouche, et avaler la fumée, la boire, et devenir une partie de l'automne.
Puis viendra l'hiver et la mort. Le vent, le blizzard, la neige et la glace. Curieusement, quand la température tombe en dessous des -30, et que le vent la fait encore chuter, quand j'enlève mon gant et que ma main fume dans le froid, et qu'en quelques secondes mes doigts sont comme transpercés d'un millier d'épingles, je me sens vivant. Et je ris ! Je ris de me sentir vivant, et en même temps si déplacé dans cette nature hostile.

Je suis sortis, donc. L'herbe est encore plus verte qu'au printemps, et je m'imagine déjà dans quelques semaines, quand il faudra mettre une veste. La mienne est en cotton huilé (waxed cotton), avec un col de cuir.
Les odeurs seront alors fantastiques ! Je sens la nature, la terre qui s'ouvre une dernière fois avant de mourir, le cuir, la toile... Je me sens alors comme un bateau au port, qui tire sur son ancre au gré de la marée...

Il est difficile, alors, de ne pas vouloir mourir.

Amusant de constater comment le net évolue. Il ne révolutionne pas. Il ne révolutionne rien. Il n'y a pas eu de vraies révolutions depuis longtemps.

Avant il y avait le journal intime. Puis avec le Net, les premiers sites qui recopiaient cette formule. Maintenant, les blogs. J'ai une pensée, un truc qui m'arrive, un coup de gueule, n'importe quoi... je l'écris. Je le poste.
Et j'attends quoi, ensuite ? Que quelqu'un le lise ? Et ensuite ?
Ou bien, c'est mue par la volonté d'exister que l'on poste des messages. Hey ! J'existe ! J'ai un blog.
Moui. Et ensuite ?

Je suis profondément déçu, dégouté par l'humanité. Et toi lis ça, en fait, qu'est-ce que tu en as à faire ? Au nom de la liberté d'expression, j'ai le droit de dire que l'humanité me fait vomir. Et au nom de cette même liberté, tu as le droit de dire que tu n'es pas d'accord. Ensuite ?

Retour à la case départ.
Ca a servit à quoi, tout ça ?

Premier contact avec le blog.