• Les ombres étranges se regroupent

    Les ombres étranges se regroupent

     

    Ma couronne est née de l'automne. De ces automnes qui durent une année car ils sont dans le cœur. Comme une brume, ils entrent pour ne plus ressortir. Certains sont forts, et se battent. Le Crabe, lui...
    Ma couronne est née de la glace. Celle qui bien que froide reflète un peu de vie, irradie un peu de feu. Le Crabe, lui...

    Ma plus belle couronne fut celle que le Crabe me rêva. Etrange, belle, fixe, inconnue.
    Mon palais, lui, fut changeant. Comme un palais de boue.

    Alors le Crabe se fit potier pour moi. Et il riait en modelant, les mains pleines d'eau de larmes et de terre. Il riait car il faut rire quand on meurt. Alors ma vie n'est qu'un rire fou, dément, aliéné et seul.
    Alors le Crabe se fit nourrice. Il me livra des fragments de vie sanglants et noirs. Alors mon sang n'est que pourriture et mort.

    Mais ma couronne ... !

    Je souris car elle brille comme de l'or. Elle fond comme du sable dans la main. Elle est chaude. Elle me fait arrêter de trembler quand j'ai froid ou peur. Elle me donne le goût amer de la vie qui m'aide à regarder de mes yeux morts.

    Et les ombres étranges qui se regroupent, me direz-vous ?
    Mais n'avez-vous pas compris ?
    Mon palais est infect et poison. Il vomit.
    Il saigne.
    Il a mal. Comme le Crabe a mal.
    Et ma couronne est bien peu de chose devant les charniers.

    Les ombres étranges sont les brumes qui entrent et le feu qui brûle. Des vagues de mal, des vagues, des vagues qui montent et descendent pour nous rendre malade. Des vagues, des vagues, encore des vagues, jusqu'à s'enfuir.
    Et ma couronne est bien peu de chose devant les murs.

    Le Crabe, lui... avait besoin de brume et de feu. Alors je suis entrée. Et je suis en prison.

    « un, deux...
    sort de chez toi quatre à quatre...
    cinq, six...
    il y pleut à se pendre »

    Le Crabe, lui... avait besoin de brume et de feu. Alors je l'ai modelé.

    Le Crabe, lui... avait besoin de feu et de brume. Alors je l'ai nourri. 


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