• f-

    Hier soir, la tête posée sur la poitrine de mon homme...

    Puis, au bout d'un temps si long que la douleur en fut plus intense :l'enfer...

    Mémoire en feu,
    Coeur en cendres,
    Corps calciné.

    Je me suis effondrée au-dedans, lui endormi, moi terrifiée par ce gouffre qui venait de s'ouffrir en moi. Un abîme gigantesque, affamé, tournant sur lui même, noir, exalant une odeur douce et forte, ennivrante, enpoisonnée, ... mortelle. Un ventre insondable qui criait famine, qui hurlait qu'il allait me dévorer toute entière, moi et mes pensées, moi et mes souvenirs, moi et mon sang... et mes os... mes jambes, mes bras, mes cheveux, mes yeux...
    J'ai frissoné d'horreur, au creux de sa poitrine.
    Il a remonté le drap pour me couvrir complètement. J'avais cru qu'il dormait. Mais non, il était bien vivant, bien chaud, pendant que je mourais sans un cri, toute glacée.
    Toute glacée.

    Je traine mes années comme deux ailes ancrées dans mon dos. Chaque fois un peu plus lourdes. Chaque fois un peu plus de chair se déchire. Chaque fois un peu plus de sang coule.
    Si je savais dessiner, j'aurais fait une femme, s'en allant vers le fond, en laissant deux trainées de sang. En premier plan : deux ailes arrachées et sanglantes. Ou bien la femme serait à genoux, le dos en sang, le front posé sur le sol en une plainte muette, avec toujours les ailes en premier plan.

    J'ai juste des images dans ma tête, et rien pour les faire sortir autrement que par les mots. Parfois, j'enrage de mon impuissance...

    Bérénice


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  • e-


    J'ai cherché par terre une poupée de plastique toute abîmée.
    Une poupée à laquelle il aurait manqué un bras.
    Une poupée à laquelle les cheveux n'auraient plus été qu'un amas informe de fil, de poussières et de saletés.
    Une poupée salie sur laquelle j'aurais pu écrire « e- comme ecchymose », et à la place du sexe « e- comme excision ».
    Une poupée toute écrasée (e- comme éventrée), rayée (e- comme éraflures).

    Une poupée enfant.
    Une poupée ennemie.
    Une poupée qui poserait sa question, en larmes, toute brisée.

    ...

    Le docteur à l'enfant :
    " Te rends-tu compte que V. est le drame de ta vie ?"
    L'enfant eut un sourire triste.
    " - Oui.
    - Tu as aimé cette fille ! Tu as rêvé d'elle ! Tu l'avais dans la peau... tous les jours ... toutes les heures, peut-être, tu pensais à elle !"
    L'enfant se sentait nu et vulnérable. Le secret, l'abcès, quelque part, crevait. Et il aimait ça. Pourtant, pour le dernier sursaut d'orgueil, il se fit agressif.
    " - Je te paye pas 60$ al scéance pour entendre ce que je sais déjà. Je suis prêt à m'enlever ça de la tête, mais pas à te voir rigoler avec ça !
    - C'est bien, T. Met-toi en colère...
    - Si je m'énerve, je casse tout.
    - C'est fait pour..."
    Le ton de C. était tranquille, presque amusé. L'enfant regarda alors le mobilier. Une simple table de formica avec des pieds en métal, un meuble de formica, deux ou trois plantes grasses sur une étagère, des coussins, entssés dans un coin. Pleins de coussins. Il décida de ne pas se dominer. Après tout, il était là pour ça. Pour sortir.
    " - Oui je l'ai dans la peau ! Toutes les heures, tu disais ? Pas une seule minute sans penser à elle ! Oui c'était un espoir vain. Mais au moins c'était quelque chose qui valait mieux que cette réalité dont je ne voulais pas ! Les brimades, les insultes, les coups, la violence verbale, psychologique. Cette putain de réalité qui était la mienne ! Alors j'ai inventé un espoir. Une lumière, quelque part, qui existerait, et qui brillerait un jour pour me réchauffer.
    Alors oui c'était un espoir vain. Une ridicule fuite en avant. Mais c'est ce qui m'a permis de rester en vie ! De lutter ! De survivre dans ces classes dans lesquelles je ne m'intégrais pas !
    Le soir, dans mon lit, je la laissais me rejoindre. Elle prenait mon cœur entre ses mains pour le réchauffer un peu. Pour empêcher que cette pierre dans ma poitrine ne gèle complètement.
    Alors on peut me l'enlever maintenant. On peut le faire maintenant. Mais il ne faut pas en rire, C."
    L'enfant s'assis en sanglotant, les mains douloureuses. Les cactus gisaient au milieu des feuilles de papier, des coussins, de la table renversée.


    J'ai été cette V., cette S., cette M., cette D., et toutes les autres. Toutes celles que l'enfant à imaginé pour boire à sa souffrance. Je me suis pliée à ses jeux.
    Je ne suis pas une pute de l'âme. Je suis quelque part aussi perdue que lui.

    e- comme exorcisme.
    e- comme exorcisme.
    e- comme exorcisme...



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    Bérénice


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  • d-

    décidé
    décédé

    "Et la guerre est arrivé, mon père. La suite de celle que tu avais gagnée...
    Et ton bras sur mon épaule, mon père, et tes larmes pleins les yeux... 'Tu deviendras un homme, mon fils...'
    Au milieu de la poussière ou de la boue, c'est selon, je t'écris des lettres.
    Dans les charniers, des cadavres jusqu'aux genoux ou dans les ruines... Au milieu des corps déchiquetés par les schnarpels qui se tordent de douleur en hurlant de peur, dans la fumée, le bruit, l'horreur, quoi...
    Je me dis que tu as eu tord, mon père.
    J'ai violé ma conscience et toutes mes valeurs pour survivre et mon âme s'en lamente.
    Je ne serais jamais un homme, mon père... car je suis déja mort..."

    Si au moins il avait
    a) parlé à l'enfant
    b) sourit à l'enfant
    c) joué avec l'enfant
    d) soutenu son enfant
    e) toutes ses réponses...

    Si au moins lui avait été un homme... l'enfant ne le mépriserait pas à l'heure qu'il est.

    Bérénice


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  • c-

    c- comme chaine coeur caisson Christ
    c- comme... cri

    Note : il manquera juste le son. Mais si vous voulez jouer le jeu, si vous voulez fermer les yeux... juste un instant, pas grand chose... une seconde... et imaginez s'il vous plait un hurlement. N'importe lequel. Pourvu qu'il déchire les entrailles et fasse peur. Maintenant que vous l'avez, gardez-le dans le coin de votre mémoire.
    Et quand vous lirez le texte, quand vous verrez ça...Cri utilisez le cri. Et n'oubliez pas de respirer. Je ne veux pas vous tuer.

    Je disais donc... c- comme...

    Chapitre .
    L'enfant, couché, croyait voir tous les soirs la porte de sa chambre s'ouvrir, et une forme noire entrer pour le tuer.
    psychose

    Tous les soirs il s'asseyait ensuite dans son lit. Terrifié. Sans comprendre.

    Chapitre :
    Un jour il décida que l'ombre le tuerait. Il tourna le dos à la porte, et ferma les yeux très fort en attendant la brûlure qui lui naitrait dans le dos. Comme des ailes...
    Le cauchemard se dissipa comme du sable dans le vent, sans le brûler.
    Et l'enfant comprit deux choses :
    1- désormais la vie s'attacherait à lui comme une sangsue.
    2- qu'à l'âge de 11-12 ans, il avait voulu mourir. munch
    L'enfant avait voulu mourir. L'enfan avait vou lu mou rir.L' en fa n t a vaiv  v ou lu mou ri re mou rir mou rir mou rirmou mou rir mou.

    Chapitre :.
    Mutter. Ich haBe dich.
    Alors l'enfant inventa Aline. Puis Aline devint vie, et fut une autre. La mort fut consommée.
    Un petit feu secret.
    S'il ne pouvait mourir, il vivrait bousillé.
    Mutter...

    Chapitre ::
    "I was born on ruins
    Under strange stars.
    Raised from my grave by a dead
    I am now the Queen of Pain.
    I am insane" munch

    Insane...

    Des années plus tard... he wrote my death...he wrote my death...he wrote my death...I wrote his death...he wrote my death...he wrote my death...

    ...To free himself munch


    Chapitre :.:
    Ich haBe dich, Mutter.
    Ich haBe dich.
    munchIch haBe mich, Mutter.
    munchIch haBe mich... ich haBe mich... Mutter... ich haBe mich !

    Danke.


    Bérénice


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  • b-

    Brouiller pour mieux mentir.
    Comme si, attachée à un arbre, l'arbre avait grossi et que moi... les deux bras arrachés et le ventre ouvert, je laissais échapper par mes plaies des étoiles.
    Des petits papillons de lumière.
    Des choses colorées et brillantes qui - quand elles se posent sur une joue - sont chaudes comme des larmes.

    Et plus celui qui était devenu mon amant mourrait, plus je prenais forme. De grandes ailes ne poussaient dans le dos.
    Et les nuits... les nuits terribles de mon amant encore enfant... je veillais à ses côtés.

    • Soufflant sur ses yeux pour en sécher les larmes.
    • Prenant ses poings dans mes mains pour en ouvrir les doigts, un à un.
    • Pleurant sur son coeur pour le réchauffer.

    J'ai échoué.

    • Sécher des pleurs n'est pas la solution.
    • Ouvrir des poings rend plus fragile.
    • Et les larmes des statues ne réchauffent rien.

    Bérénice


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