• 2006-06-11 Germanie 4

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    Location : quelque part au dessus de l'Atlantique. Vol Air Banana 875, Boing 767-300, siège 24D.

    Les anglais ont gagnés 1-0, contre le Paraguay, et depuis, leur 'England fan HQ' ne dérougi plus. La moitié des portes du O'Reily's Pub sont infranchissable, tellement la masse d'anglais braillants, tenant à peine debout, est compacte. La police est bien entendu 24h sur 24 sur le trottoir d'en face, à se faire stoïquement arroser de bière, de verres (plastiques) vides (pas fous les anglais), et de cannettes (de métal) vides aussi.
    Mais je reviens sur cette journée de samedi…

    Mon collègue m'a dit qu'il voulait qu'on aille chacun de son côté pour la journée, et qu'on se retrouve à 17h00 à l'hôtel. Même pas eu besoin de le semer, le bougre…

    Je me suis levé de bonne heure, pour voir des allemands, à 9 heures et demi, prendre leur petits déjeuner en terrasse : saucisses, jambon, frites, et le traditionnel verre d'un demi litre de bière. Je vous dit qu'ils ont la santé, ces gaillards !

    Frankfurt est une belle ville. Beaucoup d'arbres, de parcs. On voit que les Allemands respectent énormément la nature, et qu'ils aiment les arbres… Les constructions sont un mélange d'immeubles du 18-19 siècle, et d'autres plus modernes, sans pour autant montrer ces façades horribles des immeubles d'après-guerre. Le centre ville présente des tours aux architectures audacieuses et brillantes de verre et d'acier.
    Parsemé un peu partout, il reste un vestige du mur d'enceinte construit par les romains en 1000 et quelques, puis rebâti en 1700 et des poussières (m'emm***** pas avec les dates, okay ?), une tour retapée et posée en plein milieu d'un carrefour…
    Tout près de certains édifices particulièrement remarquable, ou magnifique, et ancien, les allemands ont coutume (enfin j'ai vu ça à Pforzheim et Frankfurt…) de mettre des panneaux de métal représentants l'endroit avant la seconde guerre mondiale, après la guerre, et maintenant. Voir la destruction subie amène un malaise du à notre présence même sur les lieux. A prendre conscience que 60 ans auparavant, il ne restait qu'un tas de ruine, et que les maisons qui nous entourent n'existaient plus. Les présentations de ces photos sont sobres, humaines.

    J'ai donc passé la journée à me balader, manger des Waffels à la compote de rubarbe saupoudrées de sucre glace, de boire des verres de Foster (j'avais établi mon propre quartier général dans ce bar qui vendait cette bière Australienne), et à croiser des Allemands qui chantaient… je vous le donne en mille… oui ! 'Deuuuutchlaaaaaaand!', des anglais vacillants qui chantaient 'EN-GLE-LAND !'. Quand les deux se croisaient, ils se retournaient ensuite pour beugler des trucs, lever le poing, etc.
    La Zeil est une rue commerçante, piétonne, qui se trouve un peu au cœur géographique de la ville, et des activités. Et bien sûr c'était l'endroit ou se trouver pour voir la faune des supporters du monde entier réunie relativement pacifiquement. Je pense qu'à part les anglais, ensuite venait, en terme de nombre, les Mexicains. J'ai quand même vu 3-4 Polonais qui ne hurlaient rien du tout, à la suite de leur défaite (au tout au moins leur matche nul)
    Les Mexicains faisaient de la musique en sifflant dans des sifflets et criaient 'Mexico !' (prononcer bien sûr 'Mejico', avec la jota), les Allemands soufflaient dans des cornets en plastique un son unique, et les anglais, à part leur 'En-gle-land', avaient deux ou trois autres airs à entonner, aussitôt contré par les Allemands qui chantaient d'autres trucs en allemands. Ca chantait de bar en bar, ça se répondait de bar en bar, dans un joyeux boxon.
    Les drapeaux flottaient un peu partout, le soleil était de la partie, et il faisait une chaleur assez incroyable.
    En bon touriste, je suis monté en haut de la Zeil Galerie pour avoir un panorama de la ville, puis je me suis dirigé vers une partie de la ville plus calme : un grand parc, avec un jardin botanique magnifique et gratuit. L'arrangement de la flore était fait qu'on ne voyait pas le dit arrangement, et, assis sur un des nombreux bancs , on ne voyait rien d'autre que des arbres, des plantes et des fleurs.

    Le soir, avec mon collègue, on est allé voir je sais plus quel match sur la Main. Côte d'Ivoire contre Argentine. Les supporters au complet étaient plus contre les Argentins que vraiment pour les Ivoiriens. Chaque fois que ces derniers avaient le ballon, tout le monde hurlaient, et quand les Argentins avaient le ballon, tout le monde hurlait aussi, ce qui fait qu'au début il était un peu difficile de savoir qui était pour qui… L'unité était faite autour de la 'haine' pour l'équipe d'argentine.
    En revenant, on est passé sur une place magnifique, remplies d'anglais (toujours eux), totalement îvres, qui shoutaient dans des ballons dans le but avoué de casser les fenêtres des maisons qui donnaient sur la place. La 'Polizei' regardait sans bouger. Quand un ballon arrivait proche d'une fenêtre, la foule, satisfaite, hurlait. Quand le ballon, qui des fois volait très bas au dessus des têtes, ratait de beaucoup une fenêtre, la foule hurlait. Ca sentait la bière et le problème à court terme. Ca n'a pas manqué. Un anglais était monté sur un réverbère en fer forgé, pour je-ne-sais-quoi faire. Quand il a voulu descendre, il s'est prit le short dans une tige de fer, et à commencer de ne plus pouvoir bougé. L'alcool rendait ses gestes imprécis, et la foule qui riait n'aidait pas à la concentration. Il a finalement réussi à se dégager en déportant son poids vers l'arrière, et est arrivé ce qui devait arriver : le haut du réverbère s'est plié comme de la guimauve, le mec est tombé sur le dos. Une chute d'un bon deux mètres, sur un bras tenant une bière qui s'est envolée éclaboussant les alentours, pour finir sur des bouteilles vides.. Il a commencé de se relever mais fut aussitôt maintenu au sol par 4 Polizei, puis brusquement mit debout par les mêmes Polizei, et escorté en dehors de la place. Deux Polizei suivaient sous les huées. Quand des verres et des bouteilles ont commencés de voler éclaboussant la police de bière, les renforts ont commencé d'arriver. Une première voiture, puis une autre, et encore une autre. Probablement 5 voitures de renfort. D'un côté les anglais insultaient la police, leur jetant des trucs, de l'autre la police qui mettait les casques anti-émeutes, sortaient de leur vestes des matraques d'au moins un mètre de long, et se préparait. Je ne vous raconterais pas la fin, parce que quand le mec est tombé, j'ai compris que sans appareil photo, et n'étant pas de la presse, je n'avais plus rien à faire là, à part récolter des ennuis.

    On est allé au QG des anglais, pour voir la fin du match contre l'Argentine. Là aussi la police en ordre de bataille, sur trois côtés (le pub fait un angle de rue), filmait les hooligans montés sur des tables qui chantaient, la voix éraillée par avoir trop bu et hurler, qui insultaient et provoquaient la police, qui jettaient parfois des trucs un peu partout. Le bruit s'entendait à 200 mètres à la ronde. Dedans (parce que les anglais ne regardaient plus le foot depuis longtemps…), ça sentait la vieille bière et la sueur. Le sol de bois et de céramique était gluant d'alcool, et les quelques anglais qui regardaient le match levait un doigt quand Maradonna apparaissait à l'écran, en gueulant 'You're a bastard !'. Plus rien ne tenait vraiment debout là bas dedans. Accotés, certains s'embrassaient sur les joues, en se jurant je-ne-sais quelle promesse d'ivrogne.
    Un mec avec le crane rasé avait toute la tête blanche, avec une grande croix rouge sur le visage, qui lui donnait un aspect barbare et sauvage.
    La Guinness fut avalée, puis on est partit. Partout la même beuverie, la même ivresse, la même folie.

    On a discuté avec un allemand gigantesque, déguisé avec ces copains, un casque avec des plumes aux couleurs germaniques, une tresse de paille qui leur descendait jusqu'en bas des reins, un plastron de feutre tricolore lui aussi. Eux avaient une toute autre vision des choses, s'efforçant, selon ses propres termes, de faire bonne figure, de montrer que les Allemands aiment faire la fête mais sainement, et ainsi faire oublier ce qu'ils ont fait il y a 60 ans. Je lui ai demandé si les Allemands se sentaient toujours marqués par cette période. Il m'a répondu 'oui' d'un air grave qui n'était pas dû à la bière…

    J'ai aussi vu des musiciens de rue, genre barbares germaniques : cheveux longs, barbe, des bracelets et des tabliers de cuir, l'un avait un tambour sur lequel il s'acharnait en secouant la tête pour faire voler ses cheveux, le second avait une cornemuse qu'il lâchait de temps à autre pour 'chanter'. Ca ressemblait plus à une déclaration de guerre qu'autre chose. Une fille soufflait dans sa cornemuse les sourcil froncés, ce qui lui donnait à elle aussi un air pas très pacifique. Bref, une jolie troupe qui ne dépareillait pas avec l'ambiance générale.

    J'ai aussi fait une 'bonne œuvre' auprès de deux jeunes punks qui faisaient la charité, deux filles, en leur disant que le 'Punk is not dead, right ?' En me montrant fièrement ses bracelets cloutés et sa veste trouée, elle m'a fait un superbe sourire en me disant 'You see that !'. Quand je suis repassé plus tard, toute une troupe punks étaient assis par terre, les deux filles parmi eux, en train de boire des sodas. Je crois qu'en fin de compte, les seuls que je n'ai pas vu dans cette ville boire de bière sont les punks.
    Quand je vous disais que les Germains sont bizarres ;)

    Encrytion et sauvegarde.


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 14 Juin 2006 à 13:45
    Je ne commenterai pas
    les résultats du foot, je suis non footeuse... Par contre Air Banana m'a fait sourire. "Air Banana, la compagnie aérienne qui a la pèche !". Bises :)
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    2
    Revek
    Mercredi 14 Juin 2006 à 15:11
    Pas branché sur le foot
    non plus. Cette folie me fait gerber... Ton slogan m'a fait sourire, et j'en avais bien besoin... A+
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